De nombreux employeurs dont les collaborateurs travaillent à domicile craignent une perte de contrôle sur le travail à effectuer. Il n'est pas rare de voir des demandes telles que l'activation permanente de la webcam à des fins de contrôle. Un Néerlandais a porté l'affaire en justice.

Le plaignant devrait allumer sa webcam et partager son écran

Le plaignant était un employé d'une société américaine. L'employé était domicilié aux Pays-Bas et travaillait à distance en tant que représentant commercial. Pour ce travail à domicile, l'employeur a établi des règles strictes en août 2022. Tout d'abord, l'employé a reçu l'instruction d'être connecté pendant toute la journée de travail. En outre, l'employeur a exigé que le travailleur partage non seulement son écran pendant cette période, mais qu'il laisse également sa webcam allumée en permanence.

Le travailleur n'était pas à l'aise avec cette situation. Il ne voulait pas être "surveillé 9 heures par jour par une caméra", car il estimait que cela portait atteinte à sa vie privée. Il a estimé que le partage de l'écran permettait déjà de suivre son travail.

L'employeur y voit un refus de travailler

L'employeur a vu dans ce refus d'allumer sa webcam un "refus de travailler". Le lendemain, il a mis fin à la relation de travail.

L'employeur a considéré que le comportement de l'employé constituait une infraction au droit de donner des instructions à l'employé.

L'employé, quant à lui, s'estimait toujours dans son droit et a saisi la justice.

Le jugement : la surveillance par webcam n'est pas autorisée

Le tribunal du travail néerlandais compétent a considéré que le licenciement de l'employé pour "refus de travailler" n'était pas valable. Dans le comportement, il n'y avait "aucune preuve de refus de travailler".

En outre, l'ordre de laisser la webcam allumée en permanence porte atteinte à la vie privée de l'employé. Le tribunal néerlandais se réfère à un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme Arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme de 2017, qui qualifie d'"ingérence importante dans la vie privée" aussi bien la vidéosurveillance discrète que la vidéosurveillance ouverte d'un employé sur son lieu de travail. Il y est également indiqué que la notion de "vie privée" ne peut pas être définie de manière exhaustive et doit être comprise au sens large. La notion de "vie privée" pourrait également inclure des activités professionnelles ou des activités qui se déroulent dans un contexte public.

Sur la base de ces explications, une surveillance vidéo pendant toute la journée de travail porte atteinte à la vie privée.

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