La Commission européenne a présenté un nouveau projet de règlement. Celui-ci doit servir à lutter contre les abus sexuels sur les enfants. Il avait été annoncé qu'un contrôle des tchats serait introduit. Mais le projet aborde également des thèmes tels que le contrôle de l'âge et le blocage des réseaux. Est-ce déjà de la rétention de données ?

Contrôle du chat dans la conception

Une partie relativement petite du projet est consacrée à ce que l'on appelle le contrôle des tchats. Il s'agit de la recherche de matériel d'abus et de tentatives d'initiation sur les terminaux des utilisateurs. Dennis-Kenji Kipker, spécialiste du droit de la sécurité informatique, compare cette procédure à une "conservation étendue des données".

Pour ce faire, l'UE prévoit de créer un nouveau centre européen à La Haye, qui mettrait à disposition le logiciel correspondant. Ce logiciel devrait scanner les messages et les contenus chez le prestataire de services concerné (communication ou hébergement). Kipker y voit une "nouvelle autorité de sécurité dotée de pouvoirs étendus en matière de collecte et de traitement des données [...], dont les collaborateurs jouissent d'une immunité juridique". Il est prévu que le nouveau centre de l'UE dispose des compétences les plus étendues dans chaque État membre. En outre, il travaille en étroite collaboration avec Europol.

Critique du projet par le comité de vérification

Le comité de révision de la Commission européenne a déjà vivement critiqué le projet, bien que les détails du centre européen ne soient pas encore connus. Il n'est pas clair dans quelle mesure les mécanismes de fouille sont compatibles avec l'interdiction de la surveillance de masse anarchique. En outre, il manque des informations sur la mesure dans laquelle les mesures sont appropriées et proportionnées dans la lutte contre les abus sexuels d'enfants sur Internet.

La Commission répond aux accusations en objectant que le contrôle du chat ne serait utilisé qu'en dernier recours.

Contrôle de l'âge dans le projet

Le projet prévoit également un contrôle de l'âge. Pour les fournisseurs, cette mesure serait extrêmement coûteuse si elle devait être appliquée efficacement. Du côté des utilisateurs, il en résulte un risque pour la protection des données. D'autant plus que cette mesure serait facilement contournable par rapport aux pratiques actuelles. D'autant plus que dans le cas d'une réglementation européenne, il est évident que la mise en œuvre n'aura lieu que dans l'UE.

Les experts en sécurité mettent en garde contre le fait que les technologies SSI (Self Sovereign Identity) telles que l'EU-ID deviennent la norme en matière de connexion et représentent ainsi un danger pour les données des citoyens. Il ne serait alors plus possible de se connecter de manière anonyme, ce qui entraînerait une traçabilité complète.

Blocage du réseau et contrôle des appstores

Selon le projet, l'UE devrait à l'avenir également avoir des réglementations pour les apps, qui seraient contrôlées par le biais de directives aux appstores. Il s'agit avant tout de neutraliser le cryptage de bout en bout, que de nombreuses messageries refusent. De telles messageries pourraient à l'avenir être bannies de l'Appstore. Les appstores se voient également confier une certaine responsabilité dans la recherche d'applications "dangereuses" et leur mise hors de portée des enfants.

Le projet oblige en outre les fournisseurs d'accès à Internet à bloquer l'accès aux contenus de pornographie enfantine - si ceux-ci n'ont pas été supprimés. Le risque est ici que ces blocages de réseau s'étendent de plus en plus et qu'une "infrastructure de censure" se mette en place. Avec un peu d'expertise technique, il sera toutefois possible de les contourner.

Conclusion

Les dispositions du projet de loi montrent que l'utilisation d'Internet pourrait être fortement limitée à l'avenir. Même si, pour l'instant, c'est surtout le contrôle des chats qui attire l'attention du public, il ne faut pas négliger les autres réglementations prévues et leur évolution vers une sorte de censure omniprésente.

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